vinsconfédérés.ch, 20.10.2018 – Vous lisez bien, il s’agit de la troisième victoire pour le team du Nouveau Salquenen AG de Diego Mathier en 2018 au Grand Prix du Vin Suisse (après 2007 et 2011). Le vigneron de la décennie passée, peut donc fêter l’avènement de la seconde par un nouveau sacre automnal.
Une victoire qui était annoncée il est vrai, car sa présence sur l’estrade ne souffrait guère de concurrence (seuls les frères Grégoire et Frédéric Dubois, où encore l’oenologue Thierry Ciampi ont du monter à deux reprises sur l’estrade dans la soirée). Si au tennis on résume une victoire par un « jeu, set et match », au GPVS c’est un peu plus long, et cela pourrait se résumer ainsi pour le salquenard :
Nominations, accessits, podiums, victoires et sacre !
Reste que la joie était contenue (je l’ai vu plus euphorique certains soirs) mais le plaisir indicible pourtant. Diego Mathier savourait, entouré de son team (Nadia, son épouse, Cédric Leyat son oenologue, par exemple). Même s’il n’en dira mot publiquement, ce nouveau « sacre » lave l’affront du collège de jurés qui réalise année après année le classement Gault & Millau des 100, et même désormais 125 meilleures caves du pays. Classement dont la dernière édition 2019, parue il y a moins de deux mois, avait fait du Nouveau Salquenen AG, une fois encore, son grand absent. Il y a presque deux mois de cela, j’écrivais ICI que cette absence était une honte. Avec raison, Diego Mathier s’en remet, année après année au jugement de dizaines de jurés qui dégustent près de 3.000 vins à l’aveugle, plutôt qu’à un groupe d’experts, qui aura finalement réussi à se décrédibiliser tout seul. Mais revenons-en à la soirée du 18 octobre. Avec la meilleure des volontés, il est impossible de déguster tous les vins présentés durant la soirée (surtout si votre table est loin du wine bar). On se contente donc principalement des vins servis à sa table, voire de quelques uns que l’on est aller déguster à l’une où l’autre table proche de la votre.
Le vainqueur de la catégorie Riesling-Silvaner (où Müller-Thurgau) est un très joli vin, sapide et frais. Il s’agit de la cuvée Tegerfelden 2017. J’ai eu un coup de coeur pour la cuvée de Scheurebe de Rico Lüthi, un vigneron que j’avais été rencontrer dans ses vignes voici quelques années. Très joli assemblage « Aagne » 2016 (chardonnay et pinot blanc) signé Stefan Gysel.
Parmi les grands vins dégustés, impossible de passer sous silence le Cornalin Grande Réserve 2015 de la cave La Romaine, superbe. Idem pour la cuvée Les Ambassadeurs 2016 de Diego Mathier. Un assemblage blanc stratosphérique remarquablement élevé, frais, équilibré. La base de ce vin a elle aussi été couronnée, puisqu’il s’agit de l’Heida 2016 (immense, un ode à ce cépage). Enfin, j’ai eu un coup de coeur pour le Gamaret 2016 Inspiration de la cave de La Côte. Pour à peine plus de 20 CHf, vous achetez un vin magnifique (il a mis toute notre tablée d’accord pour son harmonie et sa finesse). La Petite Arvine 2017 de François Defayes est un vrai bijou, parfaitement « raccord » avec les autres vins blancs (ciselés) dégustés voici cinq mois à la cave en sa compagnie. Bravo.
Ci-dessus, voici les deux vins ayant obtenu les plus hauts pointages du concours. D’autres vins très appréciés : la cuvée Métissage du Dom. de Chambleau, le pinot noir Le Secret de la Chapelle 2015, délicat et tout en finesse, et les trois vins mousseux neuchâtelois du concours (leur dégustation était plus aisée, je le ai tous « rencontré » lors de l’apéritif qui a précédé la soirée de gala).