Terroir

Le terme «terroir» vient du français et, traduit en allemand, il signifie tout simplement «région». Bien que le terroir ne soit plus un concept inconnu dans le monde du vin depuis longtemps, il est aujourd'hui plus que jamais à l'honneur.

Ce terme, que l'on peut décrire le plus facilement comme un vignoble dans le monde du vin, désigne l'ensemble de l'environnement naturel dans lequel un vin est produit ou dans lequel ses raisins poussent. Pour qu'un tel vin de terroir puisse voir le jour, divers facteurs doivent s'emboîter parfaitement, un peu comme dans un puzzle. Pour autant que la bonne vigne pousse sur le bon sol et au bon endroit, que le viticulteur connaisse son métier et que la météo soit de la partie, il est possible d'obtenir un délicieux vin de terroir dans le verre. Cela semble relativement simple à première vue, mais en y regardant de plus près, l'observateur se rend vite compte de la complexité et de la longueur de la démarche. D'autant plus que cela exige une bonne dose d'expertise de la part du vigneron. C'est ce qui est arrivé au domaine du meilleur vigneron suisse de la décennie, Diego Mathier. L'arrière-grand-père de ce dernier, Ferdinand Mathier, était inspecteur des vignes en Valais et savait mieux que quiconque à son époque lire les relations entre les vignobles, la nature du sol et le climat, et surtout les interpréter correctement. C'est ainsi que la famille Mathier a acquis très tôt les premiers (environ 40 ha à ce jour) meilleurs vignobles, sur lesquels poussent encore aujourd'hui des vins de qualité régulièrement primés au niveau international.

Un vigneron qui maîtrise son terroir est donc un peu comme un compositeur qui sait assembler les meilleurs ingrédients géographiques et biologiques de son morceau de musique dans les bonnes proportions pour en faire une œuvre d'art complète. Et ce sont ces "ingrédients" qui comptent pour l'essentiel :

En ce qui concerne la nature du sol, il s'agit avant tout de la minéralité du sol, mais bien sûr aussi de la capacité du sol à retenir l'eau. Ensuite, il est important de savoir et de comprendre quels sont les éléments nutritifs contenus dans le sol, et la valeur du pH ou la profondeur sont également d'une importance capitale. Sans oublier, bien sûr, s'il s'agit d'un sol de galets, d'un sol argileux ou sablonneux, etc.

Lorsqu'il s'agit du climat, le viticulteur doit bien connaître la quantité et la répartition des précipitations. En outre, le nombre d'heures d'ensoleillement, les températures diurnes et nocturnes ou, comme en Valais avec le léger vent de foehn qui souffle en permanence, les phénomènes météorologiques régionaux spécifiques jouent bien sûr un rôle important pour la croissance et la maturation jusqu'à la qualité parfaite. La partie climatique est complétée par l'orientation du ciel et l'altitude (au-dessus du niveau de la mer) des vignobles.

Enfin, il reste le vignoble lui-même. Il s'agit avant tout de l'âge des vignes et du type de cépage à cultiver en fonction du sol et du climat. Les cépages ont quant à eux un enracinement plus ou moins profond, sans oublier bien sûr les levures naturelles présentes dans le vignoble, qui sont coresponsables de la fermentation spontanée ultérieure des raisins.

Enfin, le vigneron lui-même doit tout simplement connaître son métier et pouvoir s'appuyer sur l'expérience acquise au fil du temps. Car même les meilleurs ingrédients et les meilleures recettes traditionnelles ne servent à rien si le cuisinier ne sait pas en tirer un menu savoureux. Et cela vaut également pour le vigneron d'un bon vin de terroir.