chateau brig

La centrale de pouvoir et de commande de l'illustre et rusé marchand, politicien et diplomate avec des liens jusque dans les plus hautes maisons royales européennes a été construite après 1649 et reflète la richesse incommensurable de l'une des personnalités valaisannes les plus célèbres. Tout ce que Kaspar von Stockalper touchait se transformait littéralement en or. Il était en possession de tous les monopoles imaginables que le Valais pouvait conférer au 17e siècle. En termes simples, il faisait le commerce de tout ce qui n'était pas solide et qui promettait un rendement suffisant, y compris les mercenaires, les prêts, l'exploitation minière pour l'or, le cuivre et le fer, les affaires de solde dans les cours royales, les escargots, le sel et les minerais. Sans oublier les services postaux.

Ce père de famille de quatorze enfants, marié deux fois et maîtrisant couramment six langues (allemand, français, italien, espagnol, latin et grec), portait bien son surnom de Fugger des Alpes ou de roi du Simplon. Il n'hésitait pas à corrompre ou à tromper ses partenaires et, selon la tradition, il savait parfaitement jouer des intrigues lorsqu'il s'agissait de chercher et d'assurer son propre avantage.

Outre de nombreux titres prestigieux, dont celui de chevalier d'Empire décerné par l'empereur Ferdinand III, le marchand a construit un réseau commercial européen qui s'étendait de l'Italie à la France, la Belgique, l'Espagne et le nord de l'Allemagne en passant par la Suisse et le château de Stockalper, qu'il appelait volontiers "maisons et chapelle des Trois Rois" grâce à ses trois tours. L'épine dorsale de son succès économique était la route muletière du col du Simplon avec ses nombreux ponts, postes de douane, entrepôts et auberges.

Quinze ans avant sa mort, les familles et les partis valaisans, jusqu'alors rivaux, se sont alliés contre Stockalper, qui semblait tout-puissant. A cette époque, d'innombrables personnes publiques, mais aussi les districts et même l'évêque, étaient endettés auprès de lui. Sur les 110 députés, 89 ne pouvaient pas rembourser leurs dettes sans perdre leurs biens. Il y avait donc une large base sociale qui ne s'opposait pas à la chute du gouverneur et chef des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Finalement, Stockalper dut s'exiler pendant cinq ans à Domodossola, mais il put revenir à Brigue en faisant amende honorable, où il vécut dans son château de Stockalper jusqu'à sa mort en 1691.

Aujourd'hui, le terrain autour du château Stockalper ainsi que sa cour intérieure et son parc sont accessibles au public. Le château lui-même sert de siège à l'administration communale et dispose, outre la cour intérieure, d'autres locaux dans lesquels sont organisées les manifestations culturelles les plus diverses. Le rez-de-chaussée du château Stockalper abrite en outre le musée Stockalper, où l'on peut visiter l'exposition "Passage Simplon". Elle raconte l'histoire mouvementée du col du Simplon en sept sections thématiques. Des visites guidées publiques sont proposées à travers le bâtiment et ses locaux historiques, dont une visite spéciale pour les enfants.

Par beau temps, le vaste parc du château invite à la fin de la visite à se promener, à prendre un bain de soleil et à pique-niquer.

Notre conseil : une fois en été, au mois d'août, le détaillant suisse COOP organise pendant une semaine dans la cour intérieure du château Stockalper un festival de cinéma en plein air avec des films sélectionnés.